Une prof de français québécois qui fait des « erreurs »

Les francophones natifs font des erreurs de français? Oui, et même les professeurs peuvent trébucher dans les subtilités de la grammaire ou se tromper en conjuguant. Mais lorsqu’une erreur est commise, est-ce vraiment une faute? Dans le cas du français québécois, ce que l’on perçoit comme une erreur est parfois simplement une variation linguistique. Dans cet article, on explore cinq catégories d’« erreurs » que l’on rencontre souvent et pourquoi, en réalité, elles ne sont pas nécessairement fautives.

1. Structures douteuses : improvisation et flexibilité

Les erreurs de syntaxe, ou structures douteuses, font souvent partie de la réalité du discours spontané. Quand nous parlons, nous construisons nos phrases sur le vif. Les mots sont rarement choisis à l’avance, ce qui peut mener à des constructions incomplètes… ou carrément incorrectes! Ce phénomène n’est pas limité au français québécois, il touche également les locuteurs de toutes les langues.

Le fait de construire la phrase en parlant peut conduire à des bafouillages, des erreurs de préposition, ou des mots manquants. Dans ces cas, les locuteurs improvisent, ajustant leur discours au fur et à mesure. Même si la syntaxe est parfois maladroite, cela reste une partie du processus naturel de communication, surtout dans un contexte informel. Il s’agit simplement d’une caractéristique de l’oral.

2. Anglicismes : « les Québécois traduisent tout ». Vraiment?

Au Canada, l’anglais et le français cohabitent depuis longtemps. Résultat? Une forte influence de l’anglais sur le français québécois. Les anglicismes, ces mots ou expressions empruntés à l’anglais, sont donc omniprésents dans la vie quotidienne. Ce phénomène est particulièrement visible dans le langage informel.

Des termes comme kit, running gag ou call sont courants. Bien qu’un puriste du français pourrait les voir comme des fautes, ce n’est pas nécessairement le cas. Pas en langue informelle du moins. Le fait de les utiliser n’est pas vraiment une erreur, mais plutôt un reflet du contact constant avec l’anglais. En revanche, dans des contextes plus formels, il est conseillé de privilégier des équivalents français.

3. Régionalismes : des particularités géographiques du français québécois

Tout comme d’autres variétés du français, le français québécois regorge de régionalismes, c’est-à-dire des mots ou expressions propres à une région donnée. Ces termes, bien qu’ils puissent sembler inhabituels à un locuteur d’une autre région francophone, ne sont pas des erreurs, mais des traits caractéristiques du français parlé au Québec.

Par exemple, le fait de conjuguer le verbe disparaître avec l’auxiliaire être est fréquent Québec, mais ne constitue pas une faute. Bien au contraire, l’Office québécois de la langue française qualifie cette distinction de « nuance qui enrichit la langue »! En fait, la richesse du français québécois réside dans cette diversité régionale qui lui confère son identité unique. Ces mots et expressions sont utilisés de manière parfaitement correcte dans leur contexte local. Ils sont simplement différents de ceux utilisés dans d’autres régions francophones, comme la France.

4. Registre familier : la langue de tous les jours

Le registre familier est une autre catégorie où les « erreurs » en français québécois comptent un peu moins. Quand on parle simplement entre amis proches ou en famille, nul besoin de surveiller la manière dont on parle. Le registre familier tolère des simplifications, des élisions et des constructions qui ne sont pas toujours conformes à la norme grammaticale stricte. Par exemple, l’usage du pronom « que » à la place de « dont » (« Le film que je te parle »), ou la conjugaison fautive « C’est moi qui a gagné » au lieu de « C’est moi qui ai gagné », sont courants dans les conversations informelles.

Ces simplifications font partie intégrante de la langue orale. Elles permettent d’alléger le discours et de le rendre plus fluide, mais elles ne correspondent pas toujours aux règles du français standard. Dans les milieux plus formels ou dans un contexte écrit, ces erreurs devraient être évitées, mais à l’oral, elles sont généralement mieux tolérées et ne sont souvent pas perçues comme de véritables fautes.

5. Barbarismes : quand on se trompe pour vrai

Enfin, les barbarismes désignent les déformations de mots ou d’expressions, les erreurs d’accord ou de conjugaison ou les mots utilisés dans un sens qu’ils n’ont pas. Par exemple, le fait d’accorder l’adjectif local en lui ajoutant simplement un S au lieu de remplacer la final -al par -aux, comme le veut la règle.

Le français étant une langue compliquée comportant de nombreuses exceptions à ses encore plus nombreuses règles, rares sont les locuteurs qui peuvent se vanter de ne jamais faire d’erreurs.


Conclusion : Les erreurs qui ne sont pas des fautes

En fin de compte, les faits de langue que l’on perçoit comme des fautes en français ont souvent une explication logique, même s’il arrive que de vraies erreurs soient commises, pour différentes raisons.

Alors, même si tu fais quelques erreurs en parlant français, surtout si tu apprends le français québécois, ne t’inquiète pas : elles font partie du processus d’apprentissage. Ce sont des erreurs que même les natifs font parfois.

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