Le personnage d’Elvis Gratton, incarné par le regretté Julien Poulin et co-créé avec Pierre Falardeau, est devenu un véritable symbole de la culture populaire québécoise. À la fois caricature du « gros colon » (une personne rustre et sans finesse) et miroir satirique de certaines mentalités, il a marqué l’imaginaire collectif avec ses répliques mémorables. Voici huit citations qui illustrent l’ampleur de son impact.
1. Un Québécois d’expression canadienne-française française
Dans une scène culte, Elvis Gratton tente, avec beaucoup de confusion, de définir son identité nationale. Cette séquence illustre bien le flou identitaire qui habite certains d’entre nous : entre le Français, le Canadien-Français et le Nord-Américain, Gratton ne sait plus où donner de la tête. Une façon humoristique d’aborder une question bien réelle.
2. Ils l’ont l’affaire, les Américains
Cette phrase illustre l’admiration aveugle du personnage pour nos voisins du sud. Elvis Gratton idéalise les États-Unis, un trait qui parodie une certaine fascination québécoise pour l’American Dream. Falardeau et Poulin s’amusent ici à exagérer ce phénomène, en donnant à Gratton un regard naïf sur la réalité.
3. Think big, sti
Devenue un véritable mème québécois, cette réplique symbolise l’obsession de Gratton pour la grandeur et la réussite, à l’américaine. Ce mélange d’anglais et de québécois, typique du franglais populaire, est un parfait exemple de l’influence culturelle des États-Unis sur la langue parlée au Québec.
4. Eh tabarnak!
Impossible de parler d’Elvis Gratton sans mentionner les sacres! Dans la trilogie, le personnage utilise « tabarnak » sous toutes ses formes, illustrant bien la polyvalence du juron au Québec. Il peut exprimer la colère, l’étonnement, l’exaspération ou même l’enthousiasme.
5. On va en vendre en tabarnak!
Cette phrase démontre l’enthousiasme entrepreneurial de Gratton… poussé à l’extrême. La structure « en + sacre » est un élément clé du langage du personnage et signifie « en grande quantité ». Une réplique qui a largement dépassé le cadre du film pour s’intégrer dans le langage courant.
6. C’est moé qui l’a rouvert!
Avec son accent exagéré et sa construction grammaticale erronée (il faudrait dire « c’est moi qui l’AI ouvertE »), cette phrase illustre parfaitement le parler populaire que Gratton incarne. C’est aussi un excellent exemple de la façon dont le personnage a marqué la culture québécoise en normalisant certaines expressions exagérées.
7. ‘Est pas mal fermée, ‘est arrachée!
Cette réplique, issue d’une scène culte où Gratton s’exaspère contre sa voiture, témoigne de son tempérament impulsif. L’utilisation du sacre et l’intonation laissant deviner une profonde contrariété donnent à la phrase un impact comique immédiat, en plus de refléter un certain style d’expression bien ancré au Québec.
8. Qu’essé qu’vous mettez su’ vot’ pain, d’la marde?
Probablement l’une des répliques les plus drôles de la trilogie, elle représente bien le personnage : arrogant dans son ignorance. En s’étonnant que les Français ne connaissent pas le beurre, il démontre son manque total de perspective historique… tout en lançant une insulte bien sentie.
Ces répliques, au-delà de leur humour, témoignent de la richesse du langage et des références culturelles québécoises. Si vous voulez approfondir votre compréhension de ces expressions et de la langue québécoise, mon livre Le Québécois en 50 petits dialogues vous plaira certainement! Une belle façon d’explorer cette culture unique avec légèreté et humour.