Selon Wikipédia, « Les sacres (synonyme de jurons au Québec) québécois font partie du lexique du français québécois parlé. Ils sont pour la plupart tirés de termes ayant trait à la religion catholique. » Et que font les Québécois quand ils sont vraiment fâchés? Ils sacrent!
Les sacres québécois, les jurons du Québec, sont super intéressants sur le plan linguistique et sont mondialement étudiés! Dans cette capsule, maprofdefrancais vous parle des principaux sacres et de la façon dont ils sont utilisés par les Québécois. Si vous voulez finalement comprendre les Québécois, cette capsule est pour vous!
Origine des sacres
Pendant longtemps, le Québec a été sous la domination de la toute-puissante Église catholique. Les religieuses enseignaient aux enfants, soignaient les malades et les curés exerçaient une forte influence sur les habitants des villages.
C’est pour se rebeller et relâcher un peu cette pression que les Québécois se sont mis à utiliser des mots religieux hors de leur contexte, pour blasphémer.
Principaux sacres
Maudit : sacre parmi les plus légers, maudit peut parfois être entendu de la bouche des enfants. Versions atténuées : mautadit, mautadine
* Mozus/mausus ne serait pas une version atténuée de maudit, mais plutôt une reprise de l’anglais Moises, qui veut dire Moïse.
Osti/asti/esti/sti : vient de hostie. Sacre très courant, tellement utilisé par certaines personnes qu’il remplace presque la virgule pour ponctuer les phrases! Versions atténuées : esprit, ‘sprit, ostifi
Crisse : vient de Christ. Autre sacre très, très utilisé. Versions atténuées : crime, crif, christie
Baptême : Sacre un peu moins usité, utilisé par des gens un peu plus âgés. Version atténuée : batinse
Viarge : vient de Vierge. Habituellement entendu avec un « suffixe » : bout de viarge, sainte-viarge.
Ciboère : vient de ciboire. Autre sacre un peu vieillissant. Versions atténuées : cibole, cibolak, ciboulot.
* Cimonak viendrait plutôt de simoniaque, signifiant « coupable du péché de simonie ».
Câlisse : vient de calice. Sacre assez fréquent. Plus « grave » qu’osti. Versions atténuées : câlik, câlasse, câline, câliboère.
Sacrament : vient de sacrement. Encore un sacre vieillissant. Versions atténuées : sacramisse, sacramouille.
Tabarnak : vient de tabernacle. Sacre le plus fort et sans aucun doute un des plus fréquents. Versions atténuées : tabarnane, tabarnouche, tabarnik, ta
Calvaire : « croix dressée sur une plateforme ou à un carrefour » (dictionnaire Usito). Moins fréquent et vieillissant. Versions atténuées : calvince, calvinice, caltar, calvette, calverette.
Plusieurs catégories grammaticales
Interjections
Crisse! Arrête donc, tu m’énerves!
Ayoye! Tabarnak!
Câlisse! Y fait frette!
Noms
Toé, mon p’tit crisse (enfant mal élevé), attends pas que j’te pogne!
Le grand tabarnak (salaud)! J’veux pu jamais le r’voir!
Adverbes
Y fait crissement frette!
J’ai câlissement faim, moé!
Verbes
J’vas t’crisser mon poing s’a yeule : je vais te mettre mon poing sur la gueule
A’ m’a câlissé là : Elle m’a foutu là (m’a laissé, a mis fin à la relation)
Je m’en crisse/câlisse : je m’en fous, ça m’est égal
Expressions figées
crisser/câlisser son/le camp : foutre le camp, s’en aller
crisser/câlisser aux vidanges/poubelles : foutre à la poubelle, jeter
Structures grammaticales
Être en + sacre = être très en colère
Ça me met en sacrament que t’oublies toujours notre anniversaire
En + sacre = adv. de quantité, vraiment beaucoup, énormément
J’aime ça en crisse, moé, l’chocolat!
Sacre + que = renforce diverses émotions
Tabarnak que t’es cave! (exaspération)
Crisse que t’es belle! (admiration)
Sacre + de = amplification
une folle < une crisse de folle
un bon gars < un esti de bon gars