L’Accent de Montréal : Plongez dans ses Particularités Linguistiques

L’accent de Montréal est riche et varié, reflet des influences culturelles et linguistiques de cette métropole dynamique. Dans cette vidéo, une prof de français sherbrookoise analyse l’accent d’un locuteur montréalais et en explique les principales caractéristiques distinctives.

1. Les AN finaux

Un des traits marquants de l’accent montréalais est la prononciation des AN/EN finaux. À Sherbrooke et ailleurs au Québec, les locuteurs ont tendance à placer les AN/EN des syllabes accentuées plus à l’avant dans la bouche, donnant une sonorité distincte aux mots comme « enfANts » ou « de temps en tEMps ». En revanche, de nombreux Montréalais prononcent ces AN/EN plus au fond de la bouche et de manière arrondie, les rapprochant d’une prononciation française. Cette différence souligne la diversité des accents au Québec, où chaque région possède ses propres particularités.

2. Les UN/EU rétroflexes

Un autre aspect fascinant de l’accent de Montréal est la tendance à émettre un son « rétroflexe » pour les syllabes contenant UN et EU. Ce son, parfois comparé à celui de l’anglais, ajoute une nuance unique à la prononciation. Par exemple, des expressions telles que « un peu » peuvent se transformer en « unwr peuwr », ce qui crée une musicalité distincte. Ce trait semble être particulièrement courant chez les jeunes Montréalais et contribue à l’évolution continue de l’accent, rendant chaque génération encore plus unique dans sa façon de parler.

3. Un français moins familier

Comme toute métropole, Montréal accueille des gens qui viennent d’un peu partout sur la planète. La grande concentration de locuteurs non natifs et d’immigrants de France contribue à donner au français montréalais une couleur un peu plus neutre, un peu moins familière que la langue que l’on entend dans d’autres régions du Québec.

a. L’expression « et tout »

L’usage de l’expression et tout illustre bien le registre de langue plus « propre » qui peut caractériser l’accent montréalais. Alors que dans des régions comme Sherbrooke, les gens utilisent souvent « pis tout » (où le dernier T est prononcé), l’usage de « et tout » à Montréal donne l’impression d’un registre plus formel. Ce changement lexical témoigne d’une tendance à adopter une façon de parler moins familière, ce qui peut être lié à la présence d’un grand nombre d’immigrants français et de locuteurs non natifs.

b. Le pronom elle

Une autre spécificité donnant l’impression d’un français moins familier dans la métropole est la prononciation du pronom elle. En français québécois informel, le pronom elle perd généralement ses L et sa voyelle È s’ouvre souvent en A. Par exemple, « elle va » peut devenir « a’ va ». À Montréal cependant, il semble que la prononciation «è’», comme on peut l’entendre en France, soit plus fréquente. Ainsi, « elle va » deviendra plutôt « è’ va ». Les deux prononciations du elle cohabitent et, bien sûr, il ne faut pas oublier que même sur l’île de Montréal, il existe une grande diversité d’accents, selon le quartier, l’âge, le milieu socioculturel et le niveau d’études du locuteur.

Cette capsule sur la conjugaison en québécois vous en dira un peu plus long à ce propos.

c. Le verbe aller

Enfin, la conjugaison du verbe aller participe aussi à cette tendance vers un français moins familier. En effet, dans le langage québécois courant, on utilise souvent « j’vas » pour « je vais ». Il s’agit d’une ancienne prononciation, qui est restée bien vivante au Québec, mais qui a pratiquement disparu en France. Cependant, certains locuteurs montréalais, comme Antoine, utilisent plus souvent la forme « j’vais ». Le fait de respecter la norme du français, plutôt que d’y aller avec le « j’vas », contribue encore une fois à cette impression de français plus neutre.

Conclusion

L’accent de Montréal, à travers ses AN finaux, ses UN/EU rétroflexes, et son utilisation d’un français moins familier, illustre la richesse et la diversité linguistique du Québec. Ces particularités témoignent non seulement des influences régionales, mais aussi internationales. Et si vous avez toujours de la difficulté à bien comprendre l’accent du Québec, la formation Comprendre les Québécois pourrait grandement vous aider.

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